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La ville de Philadelphie (Pennsylvanie) est située à mi-chemin entre New-York et Washington DC. Elle est constituée d’environ 1.5 million d’habitants et son surnom est « Philly , La ville de l'amour fraternel » (« City of brotherly love »). Historiquement cette cité est très connue aux USA c’est là qu’a été signée la déclaration d'indépendance des Etats-Unis. C’est un texte politique par lequel les Treize Colonies britanniques d'Amérique du Nord ont fait sécession du Royaume-Uni, le 4 juillet 1776.
3500 fresques dans la ville : Philadelphie est actuellement une capitale mondiale. Et la dernière fois que Philadelphie fût capitale, c'était des Etats-Unis, pour une petite décennie (1790-1800). Elle est la capitale mondiale des fresques avec 3500 réalisations. Mais Pourquoi autant de fresques dans une seule et même ville ? Comment en est-on arrivé là ?
Voilà la question primordiale, pourquoi une ville a une telle stratégie de développement de cet art mural. ? La fresque murale n’est qu’un moyen pour atteindre un unique but : lutter contre les graffitis qui abîment la ville et lutter contre la délinquance en intégrant les jeunes et les moins jeunes dans un projet qui les fédèrent autour d’un concept nouveau : la peinture. Le paradoxe de la chose est que maintenant on vient visiter la ville, d’avantage, pour ses fresques que pour voir la Liberty Bell (la cloche de la liberté, qui est fêlée de part en part, pour la petite histoire) ou pour visiter le National Constitution Center, " le seul musée au monde dédié à la Constitution américaine". Plus de 10 000 touristes par an, font le tour d’une quarantaine de fresques dans un double desk (autobus à étage) pour admirer les plus belles réalisations. On s’intéresse maintenant à Philadelphie, non plus pour son taux de criminalité mais pour voir ce que la ville est capable de faire au niveau de l’art mural urbain.
A l’origine de ce phénomène, Le Mural Arts Program (ou MAP) a été crée en 1984, en tant que sous-division du Philadelphia Anti-Graffiti Network (ou Réseau d'Anti-graffiti de Philadelphie ou PAGN), par Jane Golden. En 1986 un nouveau projet nommé Mural Arts Project (MAP) a débuté, toujours dirigé par Jane Golden. En 1991, ces deux projets ont reçu des distinctions au niveau du gouvernement Américain. Le point fort de cette stratégie réside dans le fait qu’ils sont la résultante d’un travail de groupes communautaires pour impliquer le maximum d’enfants des quartiers dans la création de peintures murales. Par cela c’est un succès et cela laisse sans voix lorsqu’on se promène dans les différents quartiers de la ville
Philadelphie : le choc des mondes Le webmaster du site a ainsi pu se promener seul dans les différents quartiers de la ville, appareil photo à la bandoulière, pour prendre des fresques dans des quartiers reculés sans rencontrer de problème. De nombreuses fresques se situent dans les alentours du centre ville, très chic puisqu’il y a l’Hôtel de Ville. Mais à peine à 1 kilomètre de là on tombe directement dans l’Amérique profonde, l’Amérique modeste voire pauvre, et il s’agit de quartiers de noirs Américains.
Les maisons sont modestes voire délabrées mais en me promenant dans ces quartiers à la chasse aux fresques. Ces très nombreuses peintures illuminent le quotidien de personnes qui a mon avis en ont grandement besoin, et mettent de la couleur dans une vie qui ne doit pas être très rose tous les jours de l’année.
Les types de fresques : Deux types de représentation dominent dans la ville : les paysages, urbains ou idylliques,et l'iconographie pop. Les fresques qui tournent autour de la paix et de la rédemption sont également très fréquentes. L’inspiration des muralistes est très diversifiée, on y trouve des allusions au Douanier Rousseau ou à Diego Rivera (une fresque Lyonnaise, élue fresque de l’année, lui rend hommage). En vous rendant à l’office du tourisme on vous proposera plusieurs parcours possibles dont l’officiel intitulé « Albert M.Greenfield Africain American Iconic Images Collection ». Sur muralarts.org vous pouvez le consulter via une carte interactive pour positionner les fresques, et avoir un commentaire audio qui décrit l’histoire de chaque projet (en Anglais). Un artiste muraliste propose également le sien, Ashley Spencer qui a réalisé de nombreuses fresques dans le centre de la ville.
Depuis 1984 c’est plus de 20 000 jeunes qui ont participé à la réalisation de ces 3500 fresques dont le coût moyen est d’environ 20 000€. Depuis, la ville a son école de muralistes composée à 99% d’artistes en herbe originaires de la ville. Depuis, les graffitis qui étaient si présents dans la ville, même sur les voitures, ont quasiment totalement disparus. Un superbe résultat pour une stratégie payante. De nombreuses municipalités devraient prendre exemple en France. Il y a tellement de fresques dans la ville que si vous regardez la série TV qui s'appelle "" , qui se déroule dans cette ville, vous pourrez observer en arrière plan de nombreuses fresques. Dans le générique vous pourrez en voir une furtivement, cette fresque est en ligne sur le site
Lionel GRIPON
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